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Merci Seigneur: Réflexion sur les lectures du Vendredi Saint



Le vendredi saint, nous contemplons le mystère de la passion de notre Sauveur : son arrestation comme un bandit, son jugement, sa condamnation, ses tortures et sa mort. Nous sommes invités à vivre ces mystères dans le recueillement intérieur, dans le silence de nos cœurs. Pour notre recueillement réfléchissons trois petits éléments.

1.« Tout est accompli. Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. » 

Qu’est-ce qui est accompli ? Sa mission de nous révéler l’amour du Père.

Nous avons écouté l’évangile selon St. Jean, le seul apôtre à avoir suivi Jésus jusqu’au calvaire. Son récit de la passion est donc celui d’un témoin oculaire : il rend un accent qui ne trompe pas. Sa touche particulière est de montrer que le Christ a librement choisi son destin (pas de fatalité) : Il ne se laisse pas arrêter : mais il s’offre ; il ne laisse pas à d’autres le soin de porter sa croix : mais il la prend lui-même sur ses épaules ; il choisit l’heure de sa mort ; on n’arrête pas sa mission :il l’achève jusqu’au bout. Sa mission de nous révéler l’amour et la miséricorde de son Père. 

Ce qui ressort de ce récit, c’est la raison qui explique le sacrifice/l’offrande du Christ : L’AMOUR. L’amour de son Père, dont il veut accomplir sa volonté jusqu’au bout et l’amour des hommes (ses frères et sœurs, nous autres) pour lequel il donne sa vie.

Ce soir, au-delà de la cruauté physique de la Passion, nous sommes donc invités à contempler l’amour infini du Christ envers chacun d’entre nous, qui l’a poussé à souffrir le supplice de la croix pour notre salut. Seul l’amour peut mieux expliquer le drame de la croix : il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Posons-nous la question : Que puis-je faire devant tant d’amour que Jésus a donné pour moi ? Dire Merci à Jésus. L’histoire du pigeon (ses poussins) et le corbeau.  Le corbeau voulant sauver les poussins du pigeon, qui était parti chercher quoi les nourrir, en a succombé. De son retour le pigeon ne sachant pas comment remercier le corbeau pour son amour pour ses poussins, il les enseigne un chant qu’ils doivent chanter chaque heure, et enseigner à leur fils et petit-fils, de génération en génération :''Corbeau, Merci!" (trois fois). Cette chanson est trouvée dans nos langues maternelles, Notre attitude face à l’amour de Jésus,  devrait être celui de chanter : Jésus, Merci, Jésus, Jésus, Merci, Jésus Merci….

 

Le corbeau,  voulant sauver les pigeonneaux, était caliciné par le feu qui ravagait la forêt.

2. « Un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. »

Pour s’assurer de la mort du condamné, un soldat lui transperça le cœur avec sa lance. Un geste que l’évangéliste a lu et compris avec le regard de la foi. Au-delà du geste règlementaire du soldat voulant vérifier la mort du condamné, l’évangéliste Jean souligne qu’il en sort du sang et de l’eau. Les scientifiques y verront une preuve de la mort du Christ, les mystiques y voient la naissance d’un grand mystère : C’est de ce Cœur transpercé du Christ sur la croix qu’est né l’Église et ses sacrements. Le sang versé est symbole de l’amour, de la vie donnée ; (dans nos traditions africaines : le pacte du sang était un  signe d’alliance entre deux personnes). Le sang du Christ versé sur la croix manifeste la totalité du don de lui-même. L’eau versée symbolise l’Esprit. Jésus nous laisse son Esprit, par lequel nous allons vivre à partir de maintenant. L’eau et le sang signe de la miséricorde pour nous pécheurs, signe des sacrements du baptême et de l’eucharistie. À genoux au pied de la croix, je veux aujourd’hui recueillir chaque goutte de ton précieux sang rédempteur afin qu’aucune ne soit perdue.


3. La présence de Marie, au pied de la croix de Jésus (Jn 19, 25-27)

Saint Jean évoque Marie au pied de la croix. Elle est là, avec le disciple bien-aimé ; Près de la croix se tenait sa mère. Dans sa méditation sur les douze OUI de Marie, Fr Alain QUILICI, o.p. parle d’une triple présence de Marie au pied de la croix de Jésus.

-Présence physique. Marie est là, ce qui n’est pas le cas des dix autres apôtres, ni de tous ceux que Jésus a guéris. [C’est ce que chante saint Ephrem, le diacre syrien, cité dans notre Office du Vendredi Saint : Où est-il le lépreux, où est-il l’aveugle de naissance, où est-elle la femme adultère, etc… ?]

-Présence morale. Marie est là où son fils est mis à l’épreuve. Elle ne l’abandonne pas. Elle ne peut rien faire pour lui, mais elle est là, le soutien par une pensée pieuse dans le silence de son cœur.

-Mais surtout présence spirituelle. Marie est là, de plein cœur avec son fils. Marie dit oui, non seulement comme une mère qui est au plus haut de la douleur. On l’imagine voulant prendre sur elle la souffrance de son fils, pour le soulager, pour l’épargner, réflexe de toute mère. Mais le OUI de Marie est infiniment plus grand.

Dans ce triple présence, Marie non seulement donne son accord au sacrifice de son fils, mais elle donne son accord à ce qu’elle soit associée elle-même à ce sacrifice. C’est le sens de ce dialogue poignant : "Femme, voici ton fils !" "Voilà ta mère !" Avec sa conclusion qui manifeste également la docilité de Marie, à la volonté de son fils : Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. Prenons Marie comme maitresse de notre vie spirituelle, elle nous accompagnera dans nos joies comme dans nos peines comme elle l’a fait pour Jésus. Amen.                                      


                                                                                                                  Père Kasereka Jean de Dieu, SAC




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  • Les nouvelles lunettes: "regard de la foi", "le regard contemplatif" !